Technesthésie

Traduit littéralement par technique – aptitude à percevoir et surtout à exprimer ses sensations.

 

Il s’agit d’une technique plutôt d’une discipline* qui vise à développer la personne (et l’être) dans et par la parole, en s’attachant aux fonctionnements des mécanismes sensoriels et moteurs du langage verbal.

Elle fait apparaitre l’importance ignorée de ces mécanismes dans la relation avec l’autre et soi-même.

 

Enseigné à partir de 1967 essentiellement par l’Institut de Technesthésie à Castelnau le Lez et Régine LACROIX.

 

Technique originale qui isole afin de les rassembler équitablement les fonctions motrice (et sensorielle), émotionnelle, intellectuelle, confondues d’ordinaire dans l’acte verbal.

 

En dégageant l’acquis de l’inné dans les habitudes de la parole, en agrandissant le champ perceptif, elle révèle à chacun sa singularité propre. (Proprioception = perception de soi).

 

Elle consiste à « travailler » par notamment la lecture à voix haute (associe aux mouvements du corps), les mécanismes premiers du langage verbal qui sont :

 

  1. Le combiné de base – qui sont essentiellement le groupage de mots et le mariage du bruit et du silence.
  2. Les variations du flux verbal.
  3. Le geste articulatoire.
  4. L’organisation de séquences parlées.

 

 

Exercice 1er- mécanisme = Combine de base.

L’exercice consiste à assembler les mots en « marquant » cet assemblage.

La pensée procède par assemblage de termes relatifs entre eux et constituant ensemble la plus petite unité de signification (assemblage souvent très différent de celui donné par la ponctuation écrite).

Ex : un mot, une qualification, une action (de 1 à 8 ou 9 mots).

 

La voix sera posée (mise dans son registre= ensemble de notes de chacun, et en son centre) avec un timbre sonore.

 

A deux, position assise et dynamique.

Le lecteur va se lever (poids dans les pieds) et « donner » le texte après avoir fermé le livre – puis le second . . .

Le regard est le point d’appui.

 

 

 

Exercice 2ème – mécanisme = Variations du flux verbal.

Comme tout ce qui coule dans la nature, la parole est soumise à la loi d’alternance, elle emploie des mouvements divers de lenteur et de rapidité – le mécanisme se travaille par l’exercice accéléré / ralenti :

 

  • Lire 2 lignes lentes – 4 lignes rapides (pas d’arrêt entre lent et rapide ni prise de respiration).
  •  

Il nécessite un engagement physique du corps, dans l’accélérer lire le plus vite possible, dans le lent varier les silences.

 

(Eliminer les dialogues, rester sur la même page, pas le temps de regarder l’autre).

Cet exercice se pratique également assis.

 

 

Exercice 3 – mécanisme = Le geste articulatoire.

La parole est un geste de la langue et des lèvres à la fois ample et resserré sur lequel le corps entier s’articule.

Les sons s’exécutent en des lieux précis de la bouche qui sont appelés des points d’articulation (points de rencontre de la langue et du palais, des lèvres et des dents, des lèvres entre-elles).

  Ce mécanisme se travaille par l’exercice du Babebibobu (exercice traditionnel dans  le milieu du théâtre).

Enchainer la succession des sons sans arrêt après chaque série de consonnes.

Maintenir une grande intensité du son du début à la fin.

Tout l’exercice doit être donné sur la même note, centrale, physiologique, dominante et qui met le corps entier en vibration.

Installer un maximum de labialité et de percussion.

Se faire une représentation mentale de chaque geste.

Si vous perdez votre note centrale, installer des propos personnels.

 

Exécuter l’ensemble rapidement, quelques fois lentement avec un bâton (cure dent) dans la bouche au milieu, le tenir avec les dents, debout les bras le long du corps (le tableau est grossi et placé à 2 ou 3 mètres du lecteur).

 

BA BE BI BO BU

CA CE CI CO CU

DA DE DI DO DU

FA FE FI FO FU

GA GE GI GO GU

JA JE JI JO JU

LA LE LI LO LU

MA ME MI MO MU

NA NE NI NO NU

PA PE PI PO PU

RA RE RI RO RU

SA SE SI SO SU

TA TE TI TO TU

VA VE VI VO VU

XA XE XI XO XU

ZA ZE ZI ZO ZU

 

Rq : Le geste ne doit pas se voir (articulation).

Les lèvres projettent en avant (très précis).

Si reprise, prendre son temps.

Si on arrive à sentir sa voix (note …), on se sent soi – même.

Respiration du ventre.

 

 

Travail à faire :

Tous les jours au moins 3 minutes/

Faire l’exercice des 3 premiers mécanismes que l’on a le mieux perçu.

Il faut sortir de la parole habituelle.

Arriver à s’écouter ! Les mains sont une aide.

 

 

Exercice 4 – mécanisme = Organisation des séquences parées.

 

La pensée procède par assemblage de termes relatifs entre eux, constituant ensemble la plus petite unité d’action, appelé séquence verbale.

Ce mécanisme se travaille par l’exercice de l’attaque et du final.

On rencontre une attaque au début d’une idée, d’un événement, d’une action : commencement d’une séquence verbale et une finale à la fin –

 

Consigne: s’entrainer à boucler des boucles (on voit si ça marche, même son, même voyelle).

3 exigences :

  • Un son fort
  • Une note centrale
  • Effort de présence

 

On dit que l’âme d’une phrase est dans le dernier son. (Livre des mots égyptiens).

 

Exercice en marchant : (pas qui tombe à une tonique, pieds non joints).

  1. J’ai bien travaillé toute la semaine.

Raymond est venu et m’a dit qu’il avait envoyé la lettre.

 

  1. Le bar tabac vient d’allumer son néon rouge. Dans le matin un fouet claque.

 

1er Champs d’application = la lecture.

Exercice de l’ensemble des mécanismes sur 15 lignes sélectionnées.

Lecture comme on parle.

Regard sur une personne avec un groupe de mots, silences fonction de la teneur du texte.

 

2eme Champs d’application = l’entretien.

L’on exprime :

  • défi (taper du pied)
  • autorité (tenu du corps – debout on se singularise..)
  • imprégnation de la mémoire physiologique (trépidation, secouer l’énergie).
  • Autonomie – individuation (lent – rapide, résister à l’emportement d’autrui – entier).
  • Transe – contrôle – état galvanique (tape-cul).
  • Rapidité des réflexions (arrache).

 

Les mouvements sont analogues à l’émotion.

Il s’agit d’opérer une distanciation = être avec l’émotion, l’accompagner (ne pas refuser, ni se laisser embarquer).

 

Exercices :

Se présenter,

Lecture BERGSON.

 

Chacun dit une phrase :

1 + pied

2 + debout – assis

3 + trépidation

4 + tape-cul

5 + arrache

 

Rire de BERGSON

Quel est l’objet de l’art ?

Si la réalité venait frapper directement nos sens et notre conscience, si nous pouvions entrer en communication immédiate avec les choses et avec nous-mêmes, je crois bien que l’art serait inutile ou plutôt que nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait alors continuellement à l’unisson de la nature. Nos yeux, aidés de notre mémoire, découperaient dans l’espace et fixeraient dans le temps des tableaux inimitables.

 

 

-------------------------

*Ajouter une discipline c’est ce qu’enseigne K. REGGAD dans son livre « les hormones du bien etre » A cet effet il demande d’adopter une attitude de jeu et de plaisir comme un enfant et propose :

  • De jouer à soupirer (Hhhhaaa, Mmmm…) dans toutes les conditions
  • Monter le son et articuler en variant les intonations « Je developpe mes capacités vocales et respiratoires. Et cela me met en joie. Quel plaisirrrr !"
  • Ressentir les vibrations à certains endroits du corps

Ne pas oublier de bailler à volonté et les etirements à l’issue des exercices.

Date de dernière mise à jour : 17/08/2021